Après une année 2023 marquée par des difficultés financières et une crise de confiance, Orpea (rebaptisée EMEIS en 2024) affiche une dynamique de reprise modérée. Malgré un résultat net négatif de -412 millions d’euros en 2024, le groupe a enregistré des progrès opérationnels significatifs, avec une hausse de 8,4 % de son chiffre d’affaires à 5,64 milliards d’euros. Les analystes restent prudents, mais certains signaux indiquent une amélioration progressive.
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Les résultats financiers de 2024 : une reprise fragile
Une reprise modérée malgré des pertes nettes
Le groupe a confirmé une perte nette de -412 millions d’euros pour 2024, une amélioration par rapport à la perte de 198,5 millions d’euros en 2023. Cette tendance s’explique par une hausse de 6,3 % de l’EBITDAR (740 millions d’euros) et une progression de 20,1 % de l’EBITDA pré-IFRS 16 (245 millions d’euros). Ces indicateurs reflètent une optimisation des coûts et une meilleure gestion des établissements.
Dans un contexte économique comparable, analyser les clés pour investir intelligemment dans les actions Airbus permet de mieux comprendre la dynamique entre rentabilité industrielle et stratégie financière à long terme.
Certains observateurs comparent les enjeux de rentabilité à ceux rencontrés dans tout métier qui rapporte plus de 100000 euros par mois, où chaque décision stratégique peut générer ou compromettre des revenus colossaux.
Des marges opérationnelles en hausse
L’augmentation du taux d’occupation moyen et l’effet prix positif ont soutenu le chiffre d’affaires, en hausse de 8,3 % en base organique. Les nouveaux établissements ouverts en 2022-2023 ont également contribué à cette croissance. Le PER (Price-to-Earnings Ratio) demeure à zéro pour 2024, 2025 et 2026, ce qui traduit l’absence de bénéfice net sur cette période.
Les stratégies clés pour redresser la barque
Une restructuration financière ambitieuse
En novembre 2023, Orpea a lancé une augmentation de capital massive pour assainir ses finances, une démarche déterminante pour regagner la confiance des investisseurs. Parallèlement, le groupe a cédé 251 millions d’euros d’actifs opérationnels et immobiliers depuis octobre 2024, une mesure visant à alléger sa dette et à se concentrer sur son cœur de métier.
Des partenariats pour relancer l’activité
En mars 2025, EMEIS a annoncé un partenariat avec NLV aux Pays-Bas pour développer des établissements de soins abordables. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie de diversification géographique et de réduction des coûts.
Les attentes des analystes : un consensus mitigé
Un objectif de cours prudent
Les analystes visent un objectif de cours à 3 mois de 11,48 €, avec un potentiel de hausse de 4,94 %. Ce consensus reflète une méfiance persistante, malgré les signaux positifs. Aucun dividende n’est prévu pour 2024, 2025 ou 2026, ce qui limite l’attrait pour les investisseurs à la recherche de rendement.
À cela s’ajoute une récente opération de réduction de capital non motivée par des pertes, dont la procédure soulève des interrogations quant à la stratégie de restructuration financière adoptée par le groupe.
La maîtrise des charges sociales devient également un enjeu majeur, notamment en lien avec le plafond mensuel de la sécurité sociale, qui impacte directement le calcul de certaines cotisations et contributions dues par l’entreprise.
Des projections de croissance modérée
Pour 2025, EMEIS anticipe une hausse de l’EBITDAR entre 15 % et 18 % à périmètre constant, soutenue par une meilleure occupation des établissements et une optimisation des process. Le bénéfice net par action resterait en territoire négatif en 2025 (-1,03 €), d’après les projections.
Les défis à relever pour 2024-2025
La pression réglementaire et réputationnelle
Les scandales passés (conditions de vie dans les EHPAD, pratiques commerciales) continuent de peser sur l’image du groupe. Une restructuration interne et une transparence accrue sont nécessaires pour reconquérir la confiance des régulateurs et des clients.
La concurrence et les coûts de main-d’œuvre
Le secteur des soins dépendants fait face à une pénurie de personnel qualifié, ce qui pèse sur les coûts opérationnels. EMEIS doit innover pour attirer et fidéliser des employés, tout en maîtrisant ses dépenses.
Perspectives 2025 : une amélioration progressive
Une reprise confirmée au second semestre 2024
La dynamique de reprise engagée au second semestre 2024 devrait se prolonger en 2025, selon les dirigeants. L’ouverture de nouveaux établissements et l’optimisation des coûts pourraient soutenir cette tendance.
Un scénario de sortie de crise plausible
Si EMEIS parvient à respecter ses objectifs d’EBITDAR et à réduire sa dette, une sortie de la zone de perte pourrait intervenir d’ici à 2026. Tout dépendra de la capacité du groupe à poursuivre sa croissance organique tout en limitant les risques de nouveaux revers.
Un parcours de restructuration sous surveillance
En 2024, EMEIS a pris des mesures décisives pour redresser sa situation, mais la route reste longue. Les investisseurs devront surveiller de près l’exécution des cessions d’actifs, l’évolution des marges et la capacité à générer des bénéfices durables. Si les projections pour 2025 sont encourageantes, la prudence reste de mise face aux risques résiduels.